© Quick France

Le groupe d’origine belge Quick avait presque disparu des radars en France. Reprise par le fonds américain HIG Capital en 2021, la chaîne de fast food signe son retour dans le pays avec des burgers aux recettes détonantes et des prix pour toutes les bourses.

Après avoir quasiment disparu des esprits en France, avec un nombre de restaurants ramené de 300 à 100 entre 2015 et 2021, l’enseigne de restauration rapide d’origine belge Quick signe son grand retour dans l’Hexagone. Rachetée au groupe Bertrand, propriétaire de Burger King, par le fonds d’investissement américain HIG Capital en 2021, Quick a mis les bouchées doubles pour repartir à la conquête de son public.

Premier chantier ? Se différencier de ses concurrents comme McDonald’s, Burger King ou KFC avec des innovations. Ces derniers mois, la chaîne de fast-food n’a pas lésiné sur les nouvelles recettes : le Duo Burger (deux buns collés avec des goûts différents), la collection Stormtroopers en référence à StarWars avec un sandwich au pain blanc et un autre au pain noir ou encore la gamme Les RemarQuables en collaboration avec le chef Norbert Tarayre. «Les clients ont besoin de variété. C’est pourquoi nous innovons avec 18 nouveaux burgers en 2024. En ce moment, nous proposons en édition limitée des sandwichs Suprême avec une sauce Vache qui rit et Boursin», explique à Capital Frédéric Levacher, président de Quick France.

Des menus à partir de 4,95 euros

Du choix et de l’originalité sans pour autant faire flamber le portefeuille des 50 millions de Français qui foulent chaque année le sol des restaurants Quick. «Nous sommes alignés sur la politique tarifaire de nos concurrents avec des menus dont les prix sont compris entre 8 et 10 euros en moyenne. Nous avons également des offres spécifiques et ponctuelles comme le menu Qarrément Bon, composé d’un burger, d’une boisson, d’une frite et d’un dessert, à 4,95 euros », détaille le président.

Visiblement, ce travail paie. «Le chiffre d’affaires d’un magasin est passé de 2 millions d’euros en moyenne en 2019 à 3,5 millions d’euros en 2023», affirme Frédéric Levacher. Quick se lance dans un second chantier : ouvrir des restaurants afin de mailler plus largement le territoire national. «Le marché du burger en France pèse 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires et croît de 5% tous les ans depuis 15 ans. Les Français sont adeptes de cette gastronomie, donc il y a de la place pour se développer», assure Frédéric Levacher.

Arriver à 300 restaurants Quick en 2028

La preuve ? Une trentaine d’établissements ont déjà ouvert leurs portes depuis 2021, si bien que le réseau compte à ce jour 140 restaurants. Sept nouvelles adresses ont été inaugurées depuis le début de l’année et l’enseigne de fast food table sur une trentaine de nouveaux restaurants en 2024 pour arriver à 300 au total d’ici à 2028. «Fin juin, nous allons ouvrir un point de vente au Havre et un autre à Claye-Souilly en Seine-et-Marne», précise Frédéric Levacher. Pour séduire la clientèle familiale, mais également les adultes et les jeunes, la chaîne de restauration rapide mise sur des emplacements en périphérie des agglomérations mais aussi dans les centres-villes et les centres commerciaux. «Nous allons mettre la priorité sur les régions dans lesquelles nous ne sommes pas présents, comme la Bretagne, le Sud-Est ou encore les Alpes, et notamment sur les villes de Nice, Nantes ou encore Rennes», ajoute-t-il.

Avec un chiffre d’affaires de 415 millions d’euros en 2023, en croissance de 20% en comptant les ouvertures et de 10% à nombre de magasins constant, Quick France est aujourd’hui rentable, nous affirme son président. Mais les clés de la réussite ont un coût. L’enseigne dépense en moyenne 25 millions d’euros en budget marketing tous les ans. Elle s’est d’ailleurs offert le champion de basket-ball, Tony Parker, comme égérie pour l’année 2024, dix ans après leur dernière collaboration. Autre dépense : un budget moyen de 2,5 millions d’euros pour chaque ouverture de restaurant. En 2024, l’investissement global avoisinera alors les 100 millions d’euros. Faut-il y voir là une volonté d’habiller la mariée avant de la vendre ? Si des rumeurs circulent dans la presse, le patron de la France n’a pas souhaité faire de commentaire sur ce sujet.

(Capital)