La Commission veut débloquer 1,6 million d’euros pour la reconversion des travailleurs licenciés de Carrefour Belgique et pour des aides aux jeunes de Liège et du Hainaut.
La Commission européenne doit proposer vendredi de débloquer 1,6 million d’euros pour venir en aide à des travailleurs licenciés de Carrefour Belgique ainsi qu’à des jeunes sans emploi et sans formation, apprend-on à bonne source. La restructuration de la filiale belge du groupe de distribution français a entraîné le licenciement de plus d’un millier de travailleurs.
Sur demande de la Région wallonne, la Belgique avait demandé en juin l’intervention du Fonds européen d’aide à la mondialisation (FEM) pour la reconversion d’une partie d’entre eux. L’exécutif européen s’apprête donc à valider cette demande et à demander aux colégislateurs (Parlement et Conseil des ministres) de débloquer les fonds.
Le FEM peut intervenir à la suite de “changements structurels majeurs survenus dans le commerce international en raison de la mondialisation”. La Commission devrait estimer que la restructuration de Carrefour Belgique est la conséquence de mutations de ce type: le secteur de la distribution doit faire face à des changements du commerce mondial, notamment une compétition croissante en matière de commerce en ligne.
400 sur 1.019 licenciés
Une fois la proposition confirmée, la caisse de solidarité de l’Union versera donc 1,6 million d’euros à la Belgique pour cofinancer un paquet de mesures d’aide à l’emploi de 2,7 millions d’euros au total. Une partie de cet argent servira à soutenir la reconversion de 400 anciens travailleurs wallons des hypermarchés de Carrefour Belgique. Pourquoi ce chiffre, alors que la restructuration de Carrefour Belgique a laissé 1.019 travailleurs sur le carreau?
Le FEM peut intervenir quand au moins 500 travailleurs d’une entreprise sont licenciés en l’espace de quatre mois. “Sur la période de référence de quatre mois à partir de laquelle la demande auprès du Fonds est fondée, 751 travailleurs belges ont été licenciés et parmi eux 400 domiciliés en Wallonie“, explique-t-on au Forem, l’office wallon pour l’emploi. Comme la demande de la Belgique relaye un dossier wallon, elle ne porte que sur les travailleurs de cette Région.
La Commission Européenne souligne que si la restructuration a provoqué des licenciements dans l’ensemble du pays, son effet est particulièrement aigu dans le sud du pays, où le taux de chômage est plus de trois fois plus élevé qu’en Flandre.
Coup de pouce aux jeunes
L’autre partie du paquet cofinancé doit servir à aider 330 jeunes de moins de 25 ans qui n’ont ni emploi ni formation. Cette enveloppe est réservée aux provinces de Liège et du Hainaut (où le taux de chômage des jeunes dépasse les 20%). Elle doit servir à financer des aides à l’orientation, à la formation professionnelle, ou encore des formations à l’esprit d’entreprise.
Créé en 2006, le Fonds d’aide à la mondialisation peut intervenir pour des licenciements de plus de 500 travailleurs d’une même entreprise qui sont liés soit à des changements dans la structure des échanges commerciaux soit à une crise économique. Il dispose d’un budget annuel de maximum 150 millions.
En 2018, la Commission a proposé de réformer le FEM pour qu’il puisse intervenir pour un éventail plus large de motifs (automatisation de la production, numérisation…). Le Berlaymont veut aussi baisser son seuil d’intervention à 250 travailleurs licenciés, et porter son plafond d’intervention annuel à 225 millions d’euros. Cette réforme pour l’après-2020 est débattue au Parlement et au Conseil de l’UE.