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Décidément, le marché français du burger n’en finit pas de susciter des convoitises. Et une fois de plus, c’est un poids lourd américain de la restauration rapide qui traverse l’Atlantique. Moins d’un an après l’ouverture du premier Five Guys à Paris, moins de quatre ans aussi après l’accord stratégique entre Burger King et le Groupe Bertrand visant à accélérer le retour du Whopper en France, c’est au tour de l’enseigne Carl’s Jr. (1.612 restaurants), créée en 1941 à Los Angeles, de s’y installer.

Et pour McDonald’s, qui domine la restauration commerciale en France, la situation ne manque pas de sel, puisque Carl’s Jr. va s’appuyer sur l’un de ses anciens franchisés, parmi les plus importants pour se développer en France.

Carl’s Jr. Restaurants, qui fait partie du groupe CKE Restaurants Holdings (plus de 4,5 milliards de dollars de ventes avec Carl’s Jr. et sa chaîne soeur Hardee’s, soit 3 842 établissements au total, dont 800 en dehors des Etats-Unis), a en effet conclu un accord de franchise exclusive avec la société Brescia Investissement, dont le président, Francesco Brescia, fut un franchisé historique – le plus gros aussi avec une vingtaine de points de vente – de McDo France dans le Sud-Est, jusqu’à leur séparation au printemps 2015, après un long contentieux.

Dans le cadre d’un accord signé fin 2016, pour une durée de douze ans, Brescia Investissement a désormais pour mission d’ouvrir 120 restaurants Carl’s Jr., dont une trentaine en propre, les autres étant ouverts par des tiers franchisés de Brescia Investissement, via une société ad hoc. « On va d’abord se concentrer sur une trentaine de grandes villes et nous pensons démarrer la franchise en 2020-2021. Nous devons faire la démonstration de notre maîtrise du concept Carl’s Jr. », explique aux « Echos » Francesco Brescia, avant d’ajouter : « C’est un challenge. La pression concurrentielle est très forte. »

Un marché très compétitif

Il est vrai que, si le marché du burger, de plus en plus segmenté, s’est développé de façon spectaculaire ces dernières années, la compétition y est rude. Porteur, car correspondant à des tendances de consommation, son segment premium donne tout particulièrement lieu à une belle bataille. Avec la récente généralisation à l’ensemble de son réseau de son burger haut de gamme Signature, McDo France a clairement voulu répondre aux nouveaux entrants dans l’air du temps, à l’instar d’un Big Fernand, et contrecarrer la montée en puissance de Five Guys. Or, Carl’s Jr. semble lui aussi plutôt « tendance » avec une offre basée sur des produits frais, son burger avec ananas ou celui pour lequel le pain est remplacé par des feuilles de salade.

Par ailleurs, précise Francesco Brescia, Brescia Investissement sera« épaulé par un chef français » afin de mieux relever encore son défi. Ce dernier assure également que, si Carl’s Jr. se place « dans le haut de gamme », son ticket moyen reste accessible, à « 8-10 euros ».

La première unité ouvrira en France au cours de la première quinzaine de décembre à La Garde, près de Toulon, les trois suivantes étant en vue pour 2018, à Nice, Cannes et Montpellier. Francesco Brescia table sur « 6 à 7 ouvertures dans les deux ans à venir », ce qui signifie avoir identifié une vingtaine de sites… Globalement, le partenaire français de Carl’s Jr. Restaurants investirait une cinquantaine de millions d’euros, dont 10 à 15 millions sur fonds propres. Par ailleurs, le projet pourrait s’accompagner d’une ouverture du capital de Brescia Investissement, à laquelle son président réfléchit.

Cette arrivée de Carl’s Jr. en France intervient à l’heure où l’enseigne accélère son internalisation, et tout particulièrement son européanisation. A ce stade, elle compte 47 unités sur le Vieux Continent et en prévoit 200 autres d’ici à fin 2018. Outre la France et l’Espagne, où la chaîne s’installe aussi, l’Allemagne et le Royaume-Uni font partie des grands marchés stratégiques visés par l’enseigne.

Source : LesEchos.fr